Le sang qui coule, la Tunisie qui saigne
La pieuvre manipulait, usurpait et s'accaparait de tout ce qui l'attirait. Entreprises, parcs d'attractions, établissements touristiques, immobiliers, terrains, fermes, fiscalité. Des Luciano modernes, bien organisés. Activités structurées, organismes également. Le tout appartenait à cette famille, à cette tribut sauvage qui suce le sang des pauvres travailleurs, endettés à cause des prix exorbitants et vertigineux. Ils n'osent même entrer dans les grands magasins, rien que pour voir. Les trabelsionni formaient un clan solidaire et impitoyable.
Un vrai visage, celui de la terreur et un peuple muselé de force. Les intellectuels étaient réduits au silence, passifs et sans aucun rôle concret. Certains d'entre-eux faisaient l'éloge de ce clan sur le plateau de télé, plateau, d'ailleurs qui leur appartenait. Pour arriver et avoir une carrière professionnelle brillante, il fallait désormais faire la connaissance d'un des membres de la famille Trabelsionni.
Certains ont su profiter de l'occasion, aujourd'hui, ils sont traqués comme des rats. Ce sont les noces de la Tunisie, leur tête; un cadeau pour ce peuple digne d'être respecté, digne de vivre et de rêver. Quand la nuit tombe, le couvre-feu, les balles passent au-dessus des toits éveillant les bébés endormis, les mamans effrayées et le père qui surveille et garde sa petite famille boit du café pour ne pas somnoler. Mais la liberté, n'a-t-elle pas son prix? Les sacrifices ne valent-ils pas la peine?
Tunisie! Tu n'es pas en deuil, ces derniers jours sont tes noces. Les oisifs te prendront en photo par leur portable, laissant le vrai combat aux braves. Absurde spectacle qui s'offre sur le net, sur facebook par des pseudo-web-reporters!